COORDINATION DES SECOURS EN MÉDITERRANÉE CENTRALE: UN CONSTAT D’ÉCHEC, PAR LE PRÉSIDENT DE SOS MÉDITERRANÉE FRANCE
« Au lieu de lutter efficacement contre le trafic d’êtres humains, cette politique contribue à l’alimenter. » Président de SOS MEDITERRANEE depuis 3 ans, notre collègue François Thomas connaît bien la mer et les conventions qui régissent le sauvetage. Il en explique les contours et regrette les conséquences du défaut de coordination en Méditerranée centrale par les autorités maritimes.
La majorité des États connaissent et appliquent de leur mieux les principes qui permettent d’éviter les pertes de vies humaines en mer par une coordination efficace des secours. Le devoir moral de sauver des vies en mer a toujours existé : il a été complété par de nombreux règlements internationaux. Il n’y a aucune ambiguïté sur cette priorité absolue de sauver des vies.
Quels que soient les mers et les océans, il y a donc cette vision commune de mettre en œuvre tous les moyens disponibles pour sauver des vies en mer. Lorsqu’elle est partagée, cela fonctionne remarquablement. J’en ai été témoin à plusieurs reprises dans ma carrière. À titre d’exemple dans la Manche il y a quelques années, tous les moyens sur zone ont été mobilisés pour sauver un passager qui était tombé par-dessus bord d’un ferry entre le Royaume-Uni et la France : les centres de coordination anglais et français ont effectué un travail remarquable pour tenter de sauver une vie.
La convention SOLAS stipule que « Le capitaine d’un navire en mer qui est en mesure de prêter assistance et qui reçoit, de quelque source que ce soit, une information indiquant que des personnes se trouvent en détresse en mer, est tenu de se porter à toute vitesse à leur secours… Cette obligation de prêter assistance s’applique quels que soient la nationalité ou le statut de telles personnes ou les circonstances dans lesquelles elles sont trouvées. ». La convention précise également : « Le gouvernement contractant responsable de la région de recherche et de sauvetage dans laquelle un sauvetage a été effectué assume au premier chef la responsabilité de veiller à ce que cette coordination et cette coopération soient assurées, afin que les survivants secourus soient débarqués du navire qui les a recueillis et conduits en lieu sûr…. Dans ces cas, les Gouvernements contractants intéressés doivent prendre les dispositions nécessaires pour que ce débarquement ait lieu dans les meilleurs délais raisonnablement possibles. »).
La convention SOLAS précise également : « Chaque gouvernement contractant s’engage à prendre les dispositions nécessaires pour la communication et la coordination en cas de détresse dans la zone relevant de sa responsabilité et pour le sauvetage des personnes en détresse en mer à proximité de ses côtes. Cela inclut la mise en place, l’utilisation et l’entretien des installations de recherche et de sauvetage jugées réalisables et nécessaires, eu égard à la densité du trafic en mer et aux dangers de la navigation, et doivent, autant que possible, fournir des moyens adéquats pour repérer et secourir les personnes en détresse »
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