Le début de l’hivernage
Le 21/02/2019, l’Astrolabe quitte les abords de l’île des Pétrels dans la soirée. Nous sommes presque tous descendus jusqu’à l’abri côtier, petit local au bord de la mer sur Pétrels mais surtout débarcadère pour les zodiacs, afin de dire « au revoir » aux derniers campagnards d’été restés dîner avec nous et aussi au navire qui va appareiller. Pour l’occasion, et profitant de la pénombre qui s’installe, quelques uns de mes collègues ont apporté des feux à main qui sont percutés au moment où l’Astrolabe commence à s’éloigner. Nous restons quelques instants regarder le navire rouge s’éloigner puis remontons tous au séjour. L’ambiance est étrange, nous sommes enfin maîtres des lieux et coupés du monde pour les 8 prochains mois.
Le lendemain, je me rends vraiment compte du changement. La base est silencieuse: plus d’hélicoptère, moitié moins de monde sur la base, plus de mouvements de véhicules remontant du dortoir été, … Même les manchots Adélie ont déserté la base, sentant certainement l’hiver approcher. Ils ne sont plus très nombreux entre les bâtiments et ceux qui restent sont anormalement calmes.
Mon collègue Charles, mécanicien véhicules, avait parfaitement retranscrit ces premiers jours d’hivernage dans un article publié sur le blog de la base. Vous pouvez le lire ici : https://terreadelie-antarctique.blogspot.com/2019/02/et-soudain-le-silence.html
Nous prenons chacun rapidement nos marques dans cette nouvelle ambiance et ce nouveau rythme de vie. Nous réaménageons rapidement le séjour: l’espace détente est agrandi et l’espace repas réduit (nous inversons les rôles des deux pièces utilisées l’été) afin de mieux profiter du lieu. La table de ping-pong est transférée de la salle de sport dans le séjour également. Bref nous nous sentons chez nous.
Le rythme de travail est allégé: 8h-17h du lundi au vendredi, 8h-12h le samedi et repos le dimanche (pour le personnel technique).
Si nous travaillons un peu moins qu’en période d’été, l’ennui est pourtant bien loin de nous. Il reste tant à découvrir de ce lieu, surtout à partir de fin avril quand la banquise est suffisamment solide pour autoriser les déplacements à pied.
Il y a également les soirées passées ensembles au séjour, nous devenons progressivement une famille. Et surtout il y a les cadeaux d’anniversaire à fabriquer. Ici pas de magasin, la tradition est donc d’offrir des cadeaux fabriqués sur place. Et le début d’hivernage est chargé: 4 anniversaires en mars, 2 en avril et 3 en mai. Bref, nous n’avons vraiment pas le temps de nous ennuyer.
A la Centrale, de nombreuses tâches nous attendent également. Tout d’abord nous avons, avec l’électrotechnicien et le plombier, fermé le dortoir d’été qui ne servira pas pendant plusieurs mois. Puis, ce fut l’heure de l'inventaires annuel des stocks. Entre toutes les pièces de rechange à compter et les magasins à ranger (la campagne d’été ne permettant pas de le faire vu le nombre de personnes présentes et les sorties de pièces incessantes) cela nous occupe pendant plusieurs jours. Nous avons également quelques soucis techniques avec le bouilleur puis avec un des diesel-alternateur, ce qui nous a demandé pas mal de temps et d’énergie avant de parvenir à réparer. Mais heureusement nous nous en sommes sortis, grâce au binôme complémentaire que nous formons le Chef Centrale et moi-même, et la Centrale a continué de ronronner gentiment.
Puis le mois de juin est arrivé sans que je n’ai vu le temps défiler. Et les préparatifs pour la Midwinder ont commencé.
A suivre…
Maëlle Giraud - seconde mécanicienne base DDU
Galerie d'images2
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés