UN VRAQUIER DÉTENU À ANVERS SOULIGNE LES DIFFICULTÉS PERSISTANTES DES RELÈVES D'ÉQUIPAGE
La situation critique de l'équipage à bord du vraquier Anhui met en lumière à la fois la crise des relèves d'équipage et les problèmes de la chaîne d'approvisionnement qui en découlent.
Le navire a été arrêté à Anvers à la fin du mois de janvier 2021, ironiquement au "quai de la Libération", après qu'il ait été découvert qu'une partie de l'équipage vietnamien servant à bord avait travaillé jusqu'à 21 mois sans débarquer. Tous les membres de l'équipage avaient travaillé bien au-delà de la durée de leurs contrats.
La première semaine de février, le navire a déchargé sa cargaison et elle a été rechargée sur un navire affrété.
Les deux membres d'équipage les plus anciens de l'Anhui sont maintenant dans un hôtel à Anvers tandis que le personnel consulaire vietnamien local essaie de fixer les vols pour l’ensemble des 20 membres d'équipage.
L'inspecteur de l'ITF, Marc Van Noten a commenté: "Avec ce navire, il était clair qu'il n'y avait même pas de plan d'action pour tenter une relève. C'est peut-être pour cette raison qu'il a été mis en détention. Mais le problème dans l'industrie est grave. Il y a jusqu'à 400 000 marins dans le monde qui se trouvent dans la même situation de ne pas être relevés après avoir atteint la fin de leur contrat de travail. En ces temps de coronavirus, il n'est vraiment pas facile de ramener un équipage à la maison. Au début de la pandémie, il y avait parfois des vols organisés par les ambassades, mais cela aussi semble s'être arrêté complètement".
L' Anhui (Photo ITF)
Ce navire de 39 269 tpl, construit en 2019, bat pavillon panaméen et appartient à la société japonaise KN Maritime. Un nouvel équipage devrait arriver la semaine prochaine pour libérer l'équipage de l'Anhui.
Les restrictions de voyage imposées par la pandémie de coronavirus qui sévit depuis 11 mois ont fait que plus de 400 000 marins travaillent au-delà de la durée de leurs contrats. Beaucoup approchent maintenant de deux ans en mer, avec peu de permission de sortie à terre en plus.
"La crise des relèves d'équipage est la plus grande tragédie humanitaire et logistique à laquelle le secteur maritime ait jamais été confronté", a déclaré Hugo De Stoop, PDG du géant belge des pétroliers Euronav, la semaine dernière lors du dévoilement de la "Déclaration de Neptune sur le bien-être des marins et les relèves d'équipage"( *), un appel mondial à l'action pour faire face à la crise actuelle des changements d'équipage.
D'autres histoires horribles de négligence à l’encontre des équipages pendant la pandémie apparaissent régulièrement, mais peu mieux documentées que la vidéo YouTube (https://youtu.be/VP4FLN55HiQ) postée par le capitaine Tymur Rudov le mois dernier, dans laquelle il évoquait l'impossibilité de faire descendre de son navire en Chine un collègue gravement malade pour lui prodiguer des soins médicaux urgents.
(Source: Splash247)
(*) Après l'adoption, le 1er décembre 2020, par les Nations-Unies d'une résolution définissant notamment les marins comme des "travailleurs clés", la "déclaration Neptune pour le bien-être des navigants et les relèves d'équipage" remporte de nombreuses adhésions. Voir: https://www.lantenne.com/Releve-d-equipage-la-declaration-Neptune-obtient-plus-de-300-signatures-dans-le-monde_a55162.html - https://www.globalmaritimeforum.org/neptune-declaration
IMCA Signs "Neptune Declaration On Seafarers Wellbeing & Crew Change"
The International Marine Contractors Association (IMCA) has joined more than 450 companies and organisations around the world by signing the Neptune Declaration on Seafarer Wellbeing and Crew Change in a worldwide call to action to end the unprecedented crew change crisis caused by COVID-19. Launched to coincide with the World Economic Forum in Davos at the end of January, signatories to the Declaration are seeking to draw the world’s attention to the humanitarian issues and challenges seafarers are facing because of the restrictions implemented by Governments to control the COVID-19 pandemic.
Hundreds of thousands of seafarers from across the globe have been left stranded working aboard ships beyond the expiry of their initial contracts and are unable to be repatriated since the outbreak of the coronavirus pandemic because of land-based restrictions imposed at borders to prevent the spread of COVID. Fatigue after long periods at sea has significant consequences on the physical and mental wellbeing of seafarers. It also increases the risk of maritime incidents and environmental disasters and poses a threat to the supply of energy globally Despite significant efforts by the global shipping and offshore industries, in which IMCA played an active role, the situation is worsening as governments implement tighter lockdowns in the face of rising infection rates and the identification of new strains of the COVID-19 virus.
Signatories to the Neptune Declaration recognise that they have a shared responsibility based on their roles across the entire maritime value chain, and beyond, to ensure that the crew change crisis is resolved as soon as possible. The Neptune Declaration on Seafarer Wellbeing and Crew Change defines four main actions to facilitate crew changes and keep global supply chains functioning :
● Recognise seafarers as key workers and give them priority access to COVID-19 vaccines.
● Establish and implement gold standard health protocols based on existing best practice.
● Increase collaboration between ship operators and charterers to facilitate crew changes.
● Ensure air connectivity between key maritime hubs for seafarers.
Allen Leatt, Chief Executive of IMCA commented : “Since January 2020, IMCA has played a very active role in addressing the crisis at international level with the International Maritime Organization (IMO) ; at national level with over 55 governments which have significant offshore production operations ; and at a direct intervention level in assisting mercy repatriation efforts with crews stuck in West Africa and the Middle East. As the Neptune Declaration identifies, the situation is now getting worse but can be resolved without increased risk to the health of the general public if there is the political will to address the crisis at an international level.”
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