LARGAGE INVOLONTAIRE D'UN CANOT DE SAUVETAGE À CHUTE LIBRE
Un Second-Capitaine grièvement blessé après le largage involontaire d'un canot de sauvetage à chute libre
Le MSIU (Marine Safety Investigation Unit) du ministère des Transports Maltais a publié un rapport d'enquête sur le largage par inadvertance du canot de sauvetage à chute libre (FFLB) et les blessures provoquées sur le second-Capitaine, à bord du pétrolier GIOVANNI DP, en mars 2019. L'enquête a révélé que l'équipage n'était pas pleinement au courant de la procédure correcte pour tester le largage du croc.
Le "GIOVANNI DP"
L’incident :
Le GIOVANNI DP effectuait une traversée océanique vers Anvers, en Belgique et l'équipage devait effectuer un exercice d'abandon du navire. Lors du test du croc de largage du canot de sauvetage, l’embarcation est tombée par inadvertance à l’eau avec le Second-Capitaine à l’intérieur. L'équipage a immédiatement avisé la passerelle et le Commandant a fait demi-tour pour récupérer l'embarcation de sauvetage et le Second-Capitaine. Tous les deux ont été récupérés avec succès, bien que le Second-Capitaine ait été grièvement blessé.
Cause probable :
La cause immédiate de l'accident a été la défaillance de la chaîne de maintenance de l’embarcation de sauvetage. Une cause contributive à son largage a été le retrait du boulon de sécurité de la position de maintenance. «L'installation d’un palan à chaîne avec une charge de travail sûre (SWL – Safe working load) de deux tonnes n'a pas maintenu l'embarcation de sauvetage en position. Elle pesait deux fois plus que la SWL du palan et le poids du FFLB seul aurait dépassé la résistance à la rupture du palan. De plus, le palan à chaîne n'a pas pu absorber la charge de choc appliquée, après l’avarie de la chaîne de maintenance. Les chaînes n'absorbent pas de telles charges et ne conviennent pas pour être utilisées comme dispositifs antichute. »
Conclusions :
Ø Selon toute probabilité, la chaîne de maintenance de l'embarcation de sauvetage en chute libre a failli, en raison de la dureté élevée de l'acier;
Ø Le boulon de sécurité a été retiré de la position de maintenance, permettant au croc de chute libre de se libérer;
Ø Le palan à chaîne qui a été ajouté comme mesure de saisissage supplémentaire n'était pas suffisant pour retenir l'embarcation de sauvetage;
Ø L'équipage n'était pas pleinement au courant de la procédure correcte pour tester le largage du croc;
« Dans le manuel, la procédure n'a pas été mentionnée en détail. Cela aurait pu conduire le Second-Capitaine à ne pas être pleinement au courant de la procédure correcte pour tester le largage du croc. Les actions des autres marins suggéraient en outre que les membres de l'équipage ne connaissaient pas les instructions et les procédures contenues dans le document. »
Aucune évaluation des risques n'a été effectuée pour les essais du système de largage des canots de sauvetage à chute libre.
« Lors de la réunion des officiers supérieurs à 15 h 00 (avant l’exercice, NDLR), aucune évaluation des risques n'a été effectuée et la procédure de lancement simulé n’a pas été discutée. En conséquence, des dangers, tels que les conditions météorologiques de ce jour-là, n'auraient probablement pas été pris en considération et, par conséquent, les risques encourus n'auraient pas pu être atténués. »
Mesures prises :
Au cours de l'enquête de sécurité, la compagnie a identifié plusieurs lacunes qui avaient contribué à l'accident. Pour éviter la répétition de cet événement, la compagnie a mis à jour son système de maintenance planifié, exigeant désormais le remplacement de la chaîne de maintenance tous les cinq ans. Entre-temps, elle a prévu une formation supplémentaire, en mettant particulièrement l’accent sur le lancement simulé des canots de sauvetage et l’application stricte de l’autorité «stop the work». Enfin, l’armateur a passé en revue la procédure d'évaluation des risques afin d'inclure un niveau d'autorité supplémentaire pour l’approbation.
Recommandations :
Le MSIU a émis une recommandation à l’administration de l’État du pavillon, concernant la sécurité des opérations des canots de sauvetage en chute libre.
Vous trouverez le rapport complet en pièce jointe.
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