ÉDITO 2022 - MMI 237 ET VŒUX

Notre association HYDROS continue de traverser la tempête COVID grâce au travail et l’investissement de chacun de ses membres.

C’est pourquoi nous débuterons cette nouvelle année en remerciant chaleureusement notre Secrétaire Général, Yves-Noël Massac, sans qui l’association ne serait que l’ombre d’elle-même.

Notre trésorier et sa trésorière adjointe, Alexandre Ribes et Laure Bonin, font un excellent travail tout au long de l’année, mais tout particulièrement en cette période de renouvellement des cotisations. Qu’ils en soient ici remerciés.

Nos deux vice-présidents, Christophe Lachèvre qui assure notre présence de façon très active à l’ENSM, au Havre, Christophe étant en plus membre du CA de l’école avec Estelle Juan comme suppléante, et François Jouannet qui a de nombreux contacts, toujours enrichissants, avec les étudiants et certains professeurs de l’Hydro de Nantes.

Et l’ensemble du bureau, du CA et de nos adhérents qui s’investissent en donnant de leur temps : HYDROS n’existerait pas sans ses adhérents, tout comme la France n’existerait pas sous sa forme actuelle sans sa marine marchande et ses 40 000 marins.

Nous travaillons avec nos amis et nos partenaires - Jeune Marine, l’AFCAN, Armateurs de France, le Cluster Maritime, et bien d’autres - à sensibiliser les terriens aux spécificités des métiers de la mer et à leur portée.

Le poids du transport maritime n’est heureusement plus à prouver depuis la crise COVID. Elle a, mondialement, mis en avant le rôle essentiel des marins. Même s’il y a encore des errements dans des textes votés dans différents pays, dont le nôtre, et Pierre Blanchard (Président de l’AFCAN) l’a très bien illustré dans son interview[1] à Jeune Marine - des exemptions pour les marins qui sont manquantes et compliquent la vie de tous - la prise de conscience est réelle. Jamais nous n’avons autant entendu parler de l’importance de nos métiers et de l’impact qu’ils ont sur la vie de tous les jours, que ce soit pour transporter les jouets de Noël, les dernières cartes graphiques ou les denrées alimentaires.

Chaque frein mis à une relève d’équipage ou au bon fonctionnement de la chaine logistique, qu'il soit portuaire ou maritime, a un impact direct sur les coûts de transports. Ces freins réduisent l’offre et font flamber les prix, avec une demande toujours plus forte en réponse aux nouvelles habitudes de dépenses des ménages.

Mais l’adaptation et le dynamisme de la marine marchande française ont permis de relever ces défis.

Cela fait des années que nous n’avons pas vu autant de nouvelles entrées en flotte sous pavillon FR ou RIF. Nous pouvons parler de plein emploi. Les officiers ne sont plus contraints à accepter la seule offre d’emploi qui leur soit proposée ; ils ont à nouveau la capacité de choisir le type de navigation et l’armateur auprès de qui ils souhaitent s’engager.

Nous pouvons donc être rassurés pour les années à venir : même si certains armateurs restent fragilisés par la crise COVID, d’autres ont vécu deux années records à l’image de CMA-CGM.

CMA-CGM qui se diversifie et agrandit sa flotte à une vitesse effrénée en passant sous pavillon RIF la quasi-intégralité de ses nouveaux navires au GNL. Nous pouvons aussi nous féliciter de voir la solidarité dont Monsieur Saadé a fait preuve en soutenant Brittany Ferries ; cette solidarité entre armateurs français est un signe très encourageant pour notre profession. Outre l’aspect financier, des partenariats et des synergies se mettent en place entre CMA-CGM et Brittany Ferries, nous l’avons vu se concrétiser avec les premiers conteneurs CMA-CGM chargés au Havre à bord du "Cotentin".

Brittany Ferries fête, cette année, ses 50 ans, avec un modèle atypique dont elle a su faire reconnaitre les valeurs et l’importance au plus haut sommet de l’État. Brittany Ferries qui va faire rayonner une nouvelle fois la marine marchande française en accueillant à bord de son dernier navire, à Brest du 9 au 11 février, le "One Ocean Summit". Ce sommet a pour objectif de mettre autour de la table une trentaine de chefs d’État, des scientifiques, des acteurs économiques et régionaux, et les Nations-Unies afin de mettre en œuvre des solutions concrètes pour la préservation des océans.

Le "Salamanca" n’a pas été le choix du hasard, il s’agit du premier ferry au GNL en France. La marine marchande française fait sa transition écologique et une vraie expertise du GNL se développe.

Toute une filière vélique se structure et de belles initiatives telles que, notamment, Grain de Sail, TOWT, NEOLINE, Zéphyr et Borée, Michelin ou les Chantiers de l’Atlantique se concrétisent. A cet égard, vous trouverez sur la plateforme HYDROS[2] un accès direct au premier livre blanc sur la propulsion des navires par le vent publié par Wind Ship.

Les étudiants de l’ENSM peuvent désormais se concentrer sereinement sur leur apprentissage, sur le développement de leur culture maritime et - je l’espère - sur l’écosystème associatif, sans avoir d’inquiétudes pour leur avenir.

Notre école continue à s’ouvrir sur le monde et à se diversifier ; les filières para-maritimes de Nantes sont un vrai succès, Julien Perottino qui a rejoint le Conseil d’Administration d’HYDROS en est un bel étendard. Je suis honoré de sa présence dans notre CA, ainsi que des nombreux adhérents d’HYDROS issus de cette filière.

Pendant de trop longues années, nous avons vu des personnes et des entreprises étrangères au métier essayer de concevoir des solutions innovantes et faire fausse route. De notre côté, rares sont les navigants à avoir pu acquérir toutes les connaissances nécessaires pour innover efficacement.

« Innover, ce n'est pas avoir une nouvelle idée, mais arrêter d'avoir une vieille idée ». Edwin Herbert Land

Cette collaboration entre navigants et ingénieurs para-maritime est indispensable ; nous avons besoin de penser différemment, de remettre en cause certaines pratiques. Mais cela ne peut pas se faire sans la connaissance du métier ; c’est donc aux navigants de transmettre ce savoir à nos amis qui imagineront la navigation de demain.

La présence du président de la République lors des dernières assises de la mer, l’omniprésence du maire du Havre, Monsieur Édouard Philippe, auprès de l’ENSM du Havre, la création du ministère de la mer, tout cela nous promet un bel avenir.

Je terminerai en remerciant Monsieur Frédéric Moncany de Saint-Aignan, adhérent d’HYDROS, président du Cluster Maritime Français, Président du CA de l’ENSM et administrateur de nombreuses structures au service du maritime. En quelques années il a réussi à structurer toute une filière, à créer les canaux de communication nécessaires entre les entreprises, les associations et l’État. Je souhaite qu’il inspire nos jeunes de l’ENSM à s’investir plus fortement auprès des diverses associations existantes. Ils sont l’avenir de la marine marchande et c’est sur eux que, demain, nos associations devront pouvoir compter pour reprendre le flambeau.

Alors pour 2022 je nous souhaite à tous la santé, qu’à nouveau nous puissions partager nos sourires autour d’une pinte sans avoir à présenter de QR Code, que nous soyons reconnus pour notre contribution au pays. Que 2022 soit une année de renouveau pour nous tous et qu’enfin nous puissions nous revoir.

Le monde navigue à l’estime depuis bientôt deux ans, guettant l’horizon en vue d’un atterrage salutaire pour tous. Que 2022 soit cette année.

Bonne lecture à tous.

«Écrire est une navigation sur la terre ferme, la page blanche est une voile qu'on hisse; les mots, un sillage qui s'efface». Erik Orsenna