LE BEAMER VIENT DE DIFFUSER SON RAPPORT ANNUEL DÉFINITIF POUR L’ANNÉE 2022.
Le Bureau d'enquêtes sur les événements de mer (BEAmer) vient de diffuser son rapport annuel pour l’année 2022. L’organisme a enregistré une baisse des accidents survenus en mer. Une avancée positive, mais de nombreuses préoccupations demeurent.
Au total, 472 accidents ont été recensés l’an dernier. Un nombre inférieur au pic des années 2021 (562) et 2020 (517), mais dont le recul est à relativiser. « Nous restons en augmentation par rapport aux années précédant la crise de la Covid, avec 371 accidents enregistrés en 2019. Il faudra voir si la tendance se maintient », souligne François-Xavier Rubin de Cervens, directeur du BEAmer.
Si la proportion d’accidents liés à la pêche a diminué, elle reste encore prédominante. Le secteur représente près de 70 % des événements enregistrés en mer en 2022. « Un facteur est très important : l’âge des navires. Je parle souvent d’un navire trop vieux pour un marin trop jeune. Les plus vieux navires, les moins faciles à exploiter, qui ont été transformés pendant des années, ont souvent été acquis par les marins les moins expérimentés », pointe le directeur.
En parallèle, de nouveaux types d’accidents émergent, pointe le bureau d’enquêtes. Notamment liés à l’installation et à l’exploitation des parcs éoliens. Une dizaine d’incidents (sans gravité) ont été enregistrés en 2022 sur ce secteur. « Chaque nouvelle activité entraîne des risques. Sur les éoliennes, ils sont liés à trois facteurs différents : des accidents du travail maritime lors de la phase construction ou du côté industriel, des collisions entre des bateaux de pêche et des éoliennes, ou encore des accidents liés aux chiens de garde, les navires destinés à garder la zone », détaille François-Xavier Rubin de Cervens.
Voir l’article du Marin : https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/peche/le-nombre-daccidents-en-mer-recule-en-2022-47859,
et le rapport, disponible en pièce-jointe.
En 2022, le BEAmer a enregistré une baisse des accidents maritimes par rapport aux deux années précédentes. Cependant les statistiques de cette période, marquée par l'épidémie de Covid, ne sont pas totalement significatives. Malgré cette tendance relativement positive, certaines préoccupations requièrent une attention particulière. De nouveaux types d'accidents émergent, notamment ceux liés à l'installation et à l'exploitation des parcs éoliens. De plus, bien que la proportion d'accidents liés à la pêche ait diminué cette année, elle reste largement prédominante, représentant légèrement moins de 70 % de tous les événements enregistrés en mer. Plusieurs accidents impliquant des navires de pêche ont mis en évidence les risques associés à l'utilisation de navires anciens acquis par de jeunes pêcheurs peu expérimentés. Ces navires, qui répondent à une réglementation datant de plus de trente ans, ont subi de nombreuses modifications et sont exploités de manière différente de leur conception initiale, ce qui les rend délicats d’usage. Ces navires trop anciens, associés à des marins très jeunes, peuvent causer des drames, peu de temps après leur changement de propriétaire, comme ce fut le cas avec le navire BREIZ, où trois jeunes marins ont perdu la vie. Malgré ces préoccupations, une perspective positive est à souligner, une recommandation importante du BEAmer a été suivie par l'administration. En effet, depuis janvier 2023, il est désormais obligatoire pour certains navires de disposer d'un dispositif de récupération d'homme à la mer. En effet, plusieurs rapports du BEAmer ont mis en évidence la difficulté, voire l'impossibilité, de récupérer une personne tombée à l'eau, entraînant des conséquences dramatiques.
François-Xavier RUBIN DE CERVENS
Directeur du BEAmer
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés